“Villes libérées, villes déminées” : ma passion pour l’histoire

Philippe Marion

Je suis rentré dans l’armée en 1988 et je suis devenu démineur sur la base du volontariat dix ans plus tard. Je suis ainsi devenu un « Élément opérationnel de déminage » comme on dit dans le métier. Nom de code EOD. On est à peu près 150 EOD dans l’Armée de terre…

En 1996, j’ai commencé mes études d’histoire -j’en avais envie depuis longtemps- et puis je les ai suspendues à cause d’une mutation en Nouvelle-Calédonie. J’ai du reprendre vers 2003. À la fin de la troisième année de licence, on a fait une fête à tout casser, c’était super !
Niveau master, j’ai rédigé mes mémoires sous la direction de Marc Bergère, enseignant-chercheur en histoire contemporaine, qui me suit toujours pour ma thèse.
Mon choix de thèse : “Villes libérées, villes déminées” ( Ce n’est pas mon sujet mais seulement un aspect. L’intitulé exact est Une histoire sociale du déminage en Bretagne à la Libération) n’était pas ma première idée de sujet. J’avais peur d’être trop dans mon univers professionnel. Aujourd’hui et au vu de tout ce que j’ai trouvé, je ne regrette absolument pas. Une importante partie de mes recherches est consacrée à l’emploi des prisonniers de guerre après la seconde guerre mondiale. On touche ici à une sorte d’amnésie mémorielle puisque la France ne respectait pas la Convention de Genève de 1919 (de 1929) en utilisant des prisonniers allemands des années après la fin de la guerre.

Un autre volet concerne le déminage maritime qui n’est quasiment pas traité dans les publications scientifiques françaises. Je lève le voile (je m’inscris dans les travaux précurseurs belges, plus en avance que nous dans ce domaine) aujourd’hui sur la question des pollutions liées aux fuites de matières chimiques en Mer du Nord, au large de la Belgique et en Bretagne. En Bretagne, on ne connait ni le nombre de sites où sont encore entreposées des mines, ni le tonnage des munitions. Ça se mesure certainement en milliers de tonnes…

Philippe Marion
Site sur le déminage après 1945
Site sur les prisonniers de guerre en Bretagne

 

“Villes libérées, villes déminées” : ma passion pour l’histoire

Philippe Marion

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    Cahier de l'Unitec, Union des Ingénieurs et Tehniciens français, supplément mensuel de l'hebdomadaire "Les nouvelles économiques"

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    Cahier de l'Unitec, Union des Ingénieurs et Tehniciens français, supplément mensuel de l'hebdomadaire "Les nouvelles économiques"

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