Dénominations et symboles…

Les événements du printemps 1968 accélérèrent une transformation de la Faculté des Lettres de Rennes qui s’annonçait depuis plusieurs années. Déjà les formations avaient déménagé vers le campus à peine achevé de Villejean, où s’était effectuée la rentrée de 1967. Mais avant le départ, la maison avait changé d’enseigne : au grand scandale de nombreux membres de la faculté, issus pour la plupart de secteurs organisés selon une vision traditionnelle des disciplines, les grilles de la place Hoche avaient été nanties de nouvelles lettres dorées qui en changeaient la définition : elle devenait « Faculté des Lettres et Sciences humaines ». « Le ver est dans le fruit », pensaient certains…

La loi Faure transforma cette Faculté en Université, répartit ses composantes en Unités d’enseignement et de recherche (que d’ailleurs les étudiants aujourd’hui désignent volontiers comme « Facs » : ils sont en Fac d’Anglais, de Lettres, etc.) Les bâtiments de Villejean abritaient désormais l’Université Rennes II, que les instances de décision de l’établissement enracinèrent dans sa région en la désignant comme « Université de Haute- Bretagne Rennes II ». L’emblème de l’université demeurait l’image d’un sigillum reproduisant une pièce de monnaie antique des Rediones… Puis on renversa la désignation en Rennes 2 Haute-Bretagne, les chiffres romains disparurent (comme dans la plupart des universités), le sigillum s’effaça à son tour, la Haute-Bretagne ne servit plus de référence. Les symboles d’aujourd’hui, souvent fruit de recherches esthétiques vivifiantes, se sont éloignés, avec le temps, de résonances considérées sans doute comme muséales à l’excès. La médaille de l’université avait résumé en 1983 les divers symboles, décrits en photos par le président Jean-François Botrel.

Francine Dugast